L'allaitement maternel selon Laura Gutman

Je souhaite partager avec vous l'article "Allaitement sauvage" que j'ai trouvé sur le site Web de la psychologue argentine Laura Gutman, auteur du livre "La maternité et la rencontre avec l'ombre elle-même". Dans cet article, Gutman nous parle de la nature de l'allaitement, être une femme et la fusion entre bébé et mère que procure l'allaitement.

"La plupart des mères qui consultent pour des difficultés d'allaitement s'inquiètent de savoir comment faire les choses correctement, au lieu de rechercher le silence intérieur, des racines profondes, des vestiges de féminité et un soutien chez l'homme, dans la famille ou dans la communauté qui favorisent la rencontre avec leur essence personnelle.

L’allaitement au sein authentique est une manifestation de nos aspects les plus terrestres, sauvages et phylogénétiques. Pour allaiter, nous devrions passer presque tout le temps nus, sans laisser nos jeunes, plongés dans un temps hors du temps, sans intelligence ni élaboration de pensées, sans avoir besoin de se défendre de rien ni de personne, mais seulement de nous plonger dans un espace imaginaire. et invisible pour les autres.

C'est l'allaitement. C'est laisser sortir nos coins ancestraux oubliés ou négligés, nos instincts d'animaux qui surgissent sans imaginer qu'ils ont niché à l'intérieur de nous. Et laissez-vous emporter par la surprise de nous voir lécher nos bébés, de sentir la fraîcheur de leur sang, de couler d’un corps à l’autre, de devenir un corps et de faire danser des fluides.

L'allaitement consiste à jeter les mensonges que nous avons racontés toute notre vie sur qui nous sommes ou qui nous devrions être. C'est être bâclé, puissant, affamé, comme des loups, comme des lionnes, comme des tigres, comme des kangourous, comme des chats. Très lié aux mammifères d'autres espèces dans leur attachement total à l'élevage, négligeant le reste de la communauté, mais attentif aux besoins du nouveau-né.

Enchanté du miracle, en essayant de reconnaître que c’est nous qui l’avons rendu possible et en réunissant avec ce qui est sublime. C'est une expérience mystique si nous la permettons.

C'est tout ce qu'il faut pour pouvoir allaiter un enfant. Pas de méthodes, pas d'horaires, pas de pourboires, pas de montres, pas de cours. Mais oui, le soutien, l'endiguement et la confiance des autres (mari, réseau de femmes, société, champ social) doivent être les mêmes plus que jamais. Juste la permission d'être ce que nous voulons, de faire ce que nous voulons et de nous laisser emporter par la folie de la nature.

Cela est possible s’il est entendu que la psychologie féminine comprend cet attachement profond à la Terre-mère, qu’être un avec la nature est intrinsèque à l’être essentiel des femmes et que, si cet aspect n’est pas révélé, l’allaitement au sein simplement Ça ne coule pas. Nous ne sommes pas si différents des rivières, des volcans, des forêts. Il suffit de les préserver des attaques.

Les femmes qui veulent allaiter ont le défi de ne pas aller trop loin de nos instincts sauvages. Nous avons tendance à raisonner, à lire des livres de puériculture et nous perdons ainsi l’axe de tant de conseils soi-disant "professionnels".

Il existe une idée qui permet de désactiver l'animalité de l'allaitement au sein et insiste pour que la mère soit séparée du corps du bébé. Contrairement à ce qui est supposé, le bébé devrait être porté par la mère tout le temps, même et surtout quand elle dort. La séparation physique à laquelle nous nous soumettons en dyade entrave la fluidité de l'allaitement. Les bébés occidentaux dorment dans le berceau, dans la poussette ou dans leur berceau pendant trop d'heures. Ce comportement menace simplement l'allaitement. Parce que l'allaitement est une activité physique et énergétique constante. C'est comme une rivière qui ne peut pas arrêter de couler: si elle est bloquée, elle s'écoule.

Allaiter, c'est avoir le bébé à éveiller, le plus longtemps possible. C'est un corps, c'est le silence, c'est la connexion avec le monde souterrain invisible, c'est la fusion émotionnelle, c'est la folie.

Oui, vous devez devenir un peu fou pour suivre le rythme. "

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